De la Chapelle à la StartUp

Pourquoi la Communication Descendante n’est Plus de Mise ?

Dans le silence recueilli d’une chapelle, une figure religieuse délivre son sermon. Il est le médiateur, le porte-parole d’une parole sacrée qui descend du ciel. 

Les fidèles écoutent, sans interrompre, sans questionner. Cette scène, pourtant ancestrale, nous rappelle étrangement la manière dont de nombreuses entreprises ont longtemps choisi de communiquer avec leurs salarié.e.s.

Historiquement, les religions monothéistes, avec leur structure hiérarchisée et leur respect profond pour la parole sacrée, ont défini les codes de communication pour des générations.

C’est une tradition où la parole divine est communiquée à travers des figures d’autorité, souvent sans place pour le dialogue ou la réflexion critique.

Cette forme de communication a été reproduite pendant des décennies dans le monde professionnel. Des décisions prises en haut lieu étaient transmises aux rangs inférieurs, souvent sans explication ni débat.

Les informations descendaient d’un échelon à l’autre, tel un commandement gravé dans la pierre.

Mais quelque chose a changé. Avec la montée des mouvements démocratiques, l’explosion des médias sociaux et une génération qui valorise la transparence et la collaboration, l’ordre établi a été bousculé.

Imaginez un instant que chaque fidèle dans cette chapelle puisse répondre, poser des questions ou même suggérer une interprétation différente du sermon.

C’est précisément ce que vivent les entreprises modernes. Les salarié.e.s ne sont plus de simples récepteurs.

Fort.e.s de leurs expériences, expertises et aspirations, il.elle.s souhaitent être entendu.e.s, impliqué.e.s et valorisé.e.s.

Aujourd’hui, les entreprises qui réussissent sont celles qui écoutent.

Les meilleures idées peuvent émaner d’un stagiaire tout frais ou d’un cadre expérimenté.

La communication horizontale, ouverte et transparente est non seulement souhaitée mais attendue.

Et les outils modernes, des plateformes de messagerie instantanée aux réseaux sociaux d’entreprise, la facilitent grandement en créant une organisation holomidale de la communication.

Cela ne veut pas dire que c’est facile. Les dirigeants doivent apprendre à lâcher prise, à faire confiance, à prendre des risques.

Mais le jeu en vaut la chandelle. Car dans cette communication bidirectionnelle réside une richesse inestimable : l’engagement, la motivation et l’innovation.

La digitalisation a bouleversé nos habitudes et nos attentes. Autrefois, les bulletins d’information internes, les notes de service et les grandes assemblées étaient les piliers de la communication d’entreprise. 

Aujourd’hui, ces outils peuvent sembler démodés, voire inappropriés. L’ère du digital a non seulement offert aux salarié.e.s une multitude de plateformes pour s’exprimer, mais elle a également cultivé en eux une soif d’instantanéité, de transparence et de co-création qui sont rarement proposés via les intranet actuels.

Les salarié.e.s ne veulent plus être de simples spectateurs. Ils souhaitent participer activement, débattre, échanger, proposer. 

Les entreprises qui s’accrochent à des stratégies de communication interne top-down risquent d’engendrer frustration, démotivation et désengagement.

En outre, elles passent à côté d’une précieuse mine d’or : l’intelligence collective, le partage de connaissances et la créativité débridée qui émanent d’une communication véritablement participative. 

À l’ère du digital, repenser la communication interne n’est plus une option ; c’est une nécessité.

Comme nous le savons toustes, les frontières traditionnelles entre communication interne et externe s’estompent de plus en plus.

L’avènement des programmes ambassadeurs en est une parfaite illustration. Ces programmes invitent les salarié.e.s à prendre activement la parole sur leurs réseaux sociaux personnels avec le soutien de leur entreprise, en mélangeant habilement des contenus internes sur la vie et les valeurs de l’entreprise avec des contenus externes provenant de la veille métier, RSE ou autre.

Les collaborateur.trice.s ont ainsi l’opportunité de partager, s’ils le souhaitent, des informations pertinentes sur leurs propres réseaux sociaux, renforçant ainsi la présence et l’image de l’entreprise dans l’espace digital autant que leur image personnelle.

Cette stratégie, au-delà de sa pertinence dans le paysage digital actuel, place le salarié au cœur de la démarche de communication. Elle reconnaît et valorise son rôle non seulement en tant qu’acteur interne, mais aussi comme relais précieux vers l’extérieur. 

Les programmes ambassadeurs, en ce sens, incarnent une évolution naturelle de la communication d’entreprise interne et externe, orientée vers l’engagement des collaborateur.trice.s.

Il convient de rappeler ici une vérité fondamentale : le plus grand capital de toute entreprise n’est autre que son capital humain. Prendre soin de lui, le valoriser et le mettre en lumière à travers des initiatives comme les programmes ambassadeurs, c’est investir dans un atout inestimable pour l’avenir.

Alors que nous jetons un regard sur le passé de nos cultures monothéiste, rappelons-nous que chaque époque a ses codes, ses attentes et ses défis.

La communication descendante, si confortable et rassurante soit-elle, n’est plus adaptée à notre monde en perpétuel mouvement.

Les entreprises qui sauront écouter, s’adapter et valoriser chaque voix seront celles qui, demain, rayonneront le plus.