Portrait de Cyril Bladier, dirigeant fondateur de l’agence digitale Business online qui nous donne son éclairage sur l’importance de la data.
Cyril nous propose une approche centrée sur ce que les cibles attendent plutôt que de partir des besoins de la marque.
Phrase fétiche
Difficile de choisir ! Il y en a tellement. Deux me viennent à l’esprit bien qu’on ne m’en demande qu’une.
La première est de Richard Branson :
« If someone offers you an amazing opportunity and you’re not sure you can do it, say yes. Then, learn how to do it later. »
Elle reflète totalement mon parcours professionnel notamment depuis 10 ans. Je ne l’ai pourtant découverte que récemment. Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, je suivais les préceptes de Richard Branson avant de les avoir entendus.
La deuxième est d’un « philosophe » français décédé à la fin des années 80 : Coluche.
« Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison. »
Je l’aime beaucoup. Elle s’applique à de très nombreuses situations et correspond bien à mon mode de pensée. Je ne me contente pas de prendre ce qu’on me dit pour argent comptant et je ne considère pas non plus que ce que fait la majorité est et fait ce ce qu’il y a de mieux.
Profil professionnel
J’aide mes clients à atteindre leurs objectifs digitaux par une approche différente basée notamment sur la data.
Je peux rentrer dans le détail technique de ce que je propose, soit seul soit avec mes partenaires au sein du GIE que j’ai créé, mais ce n’est pas le plus important.
Ce qui est réellement essentiel c’est la valeur que mes clients me reconnaissent et ce qui fait qu’ils viennent me chercher et sont dans l’ensemble contents qu’on se connaisse.
J’ai souvent cherché à comprendre ce point et à identifier cette valeur apportée à mes clients. Le point que j’observe, quel que soit le métier ou le secteur c’est que j’ai aidé mon client à atteindre ses objectifs. Que ce soit des objectifs business, qualitatifs, autour de projets portés en interne, j’ai souvent eu un rôle qui leur a permis de le faire avancer et atteindre leurs objectifs.
Domaine d’expertise
Parmi les options proposées, je suis expert de l’employee advocacy (celles et ceux qui accompagnent des programmes d’employee advocacy).
Ce n’est plus aujourd’hui une part essentielle de mon activité, mais c’est un sujet sur lequel mes clients me sollicitent régulièrement.
Par rapport à cette démarche, mon rôle a rarement été vers le déploiement. L’aspect RH de l’employeee advocacy n’est pas un sujet clé pour moi chez mes clients.
Mes clients me sollicitent davantage sur des sujets de ligne éditoriale, pour les aider à définir de quoi parler et sous quel angle. C’est un point clé.
L’un des objectifs de l’Employee advocacy reste de toucher une audience. Très souvent ce point est abordé en mode push, d’une part parce que l’entreprise veut passer ses messages et d’autre part parce que les services concernés dans l’entreprise sont persuadés que puisque ce sont eux qui parlent, ils sont naturellement intéressants.
Or pour être intéressant, il ne faut pas être intéressé. Il reste encore beaucoup à faire. Notre approche prend le problème à l’envers : on va aider nos clients à identifier les thématiques sur lesquelles ils sont attendus. Il y a souvent un décalage entre ce que les gens s’imaginent et la réalité.
Votre définition de l’employee advocacy ?
À mes yeux, l’employee advocacy c’est : donner envie aux collaborateurs de relayer auprès de leurs réseaux les actualités de leur employeur.
On sait que les collaborateurs sont les meilleurs ambassadeurs d’une entreprise. Ils devraient en être les premiers. Bizarrement de nombreux collaborateurs n’osent pas le faire (pas confiance, mauvaise image interne ou externe…).
Ce type de programme ne porte pas que sur une ligne éditoriale et un outil. C’est un projet d’entreprise.
Voir l’article de Cyril : Social Selling, Employee Advocacy, marque employeur : 3 challenges à relever
Selon vous, quels sont les points clés d’un programme d’employee advocacy ?
Donner envie, c’est la clé de base qui dirige tout le reste. C’est court, mais tout est là. Si on réussit à vraiment donner envie, le reste ne compte plus. L’envie va amener l’implication et l’habitude. Notamment parce que pour que ce soit efficace, ce n’est pas du oneshot. Il faut de la durée.
Un autre point souvent oublié est celui des règles de fonctionnement et notamment de prévention. Sanctionner est toujours possible mais une sanction ne répare rien.
Votre vision de l’employee advocacy ?
Dans un monde idéal, il n’y aura plus besoin d’en faire parce que les collaborateurs se la sont naturellement appropriée tellement ils sont heureux chez leur employeur. Dans la réalité, on risque d’évoluer vers un domaine où la techno et le hack vont prendre une part conséquente du marché.
Contrairement à ce que j’ai pu lire récemment, je ne pense pas qu’il faille partir de l’entreprise. L’un des plus gros échecs du marketing vient justement de cette habitude.
Partir de soi, de son entreprise, de ses produits et pousser des messages venant de l’interne sans prise en compte réelle de l’écosystème qu’on veut toucher est pour moi totalement dépassé. Certes de nombreux marketeurs fonctionnent ainsi, surtout en digital, mais on voit bien dans toutes les études publiées que les marketeurs eux-mêmes disent que ce n’est pas très efficace. Cela ne se traduit pas toujours par un échec mais a minima par une performance moyenne.
L’un des plus gros échecs du marketing vient justement de cette habitude. Partir de soi, de son entreprise, de ses produits et pousser des messages venant de l’interne sans prise en compte réelle de l’écosystème qu’on veut toucher est pour moi totalement dépassé.
Et sur quels autres sujets, souhaitez-vous prendre la parole ?
N’essayez plus de vous mettre à la place de vos audiences, faites ce qu’il faut pour les comprendre.
En conclusion
Vous pouvez voir dans cette interview que Cyril Bladier préconise par dessus tout une stratégie d’employee advocacy basée sur l’accompagnement.
Il est essentiel de donner envie à ses collaborateurs de communiquer, de les motiver et de les accompagner. La motivation est donc essentielle pour un programme d’employee advocacy efficient.